Une société belge cotée sur trois n’est pas prête pour la révolution digitale

Le service des ‘Études économiques’ de BNP Paribas Fortis a mené une enquête auprès de 31 entreprises belges cotées. Objectif : déterminer l'impact de la révolution technologique sur leurs investissements et sur leurs besoins en termes de personnel. ​ Il en ressort notamment que pour une entreprise belge sur quatre, la digitalisation va entraîner des restructurations supplémentaires.

Lors de la publication de son ouvrage ‘L'Economie des Gagnants’ en juin 2017, Koen De Leus, Economiste en chef de la banque BNP Paribas Fortis, avait réalisé une enquête pour déterminer si les entreprises belges cotées en Bourse et non cotées étaient prêtes pour la révolution digitale. A l’époque, 4 entreprises sur 5 estimaient avoir déjà un plan pour s’y préparer ou avaient même déjà mis ce plan en œuvre. Mais dans le secteur industriel, cette proportion n'arrivait même pas à la moitié.

Et un tiers des sociétés industrielles pensaient même ne pas avoir besoin de plan. Et contrairement à ce qui s'est produit dans les révolutions précédentes, le secteur des services est cette fois touché plus rapidement que le secteur industriel.

Au cours de cette nouvelle enquête, les résultats montrent que la plupart des entreprises travaillent d'arrache-pied à leur digitalisation. Un tiers des entreprises belges interrogées (33%) pensent ne pas encore être prêtes face à la révolution digitale. Et il en va de même, selon elles, pour la moitié de leurs fournisseurs et de leurs clients (54%).

La part du digital dans les budgets en hausse

Ces deux dernières années, presque toutes les entreprises (94%) ont augmenté le budget affecté aux technologies de l’information et, pour les années à venir, quatre entreprises sur cinq prévoient de l’augmenter encore. Pour plus d’un tiers de ces entreprises, l’impact de ces investissements en nouvelles technologies (intelligence artificielle, science des données, internet des objets) se réduit cependant à des frais supplémentaires. Cinquante-cinq pourcents des entreprises commencent néanmoins à enregistrer des gains d’efficacité.

« Après plus de dix ans de baisse continue de la productivité, une hausse progressive se profile enfin à l'horizon, analyse Koen De Leus. Cette perspective est positive pour le potentiel de croissance à long terme de l'économie belge. Cela correspond à l'augmentation du nombre d'heures prestées, qui sera cependant limitée en raison du vieillissement, et à l'augmentation de la productivité. »

Selon les résultats de l’enquête, trouver du personnel ayant les qualifications requises constitue un gros défi pour les entreprises belges. Au cours des derniers mois, les organisations patronales ont tiré la sonnette d’alarme devant le risque imminent d’une pénurie de travailleurs répondant aux nécessités, surtout en technologies de l’information et de la communication (ICT). L’enquête révèle en effet que trois quarts des entreprises affirment avoir, ces deux dernières années, engagé davantage de personnel formé en technologies de l’information. Une même proportion annonce qu’elle fera de même durant les deux années à venir. « La pénurie actuelle ne fera que s’accentuer dans un proche avenir », prédit Koen De Leus.

Nouvelles restructurations et pertes d'emplois ?

Une entreprise sur quatre (23%) pense que la digitalisation et l’automatisation déboucheront encore sur de nouvelles restructurations et pertes d’emplois les prochaines années alors qu’un quart des entreprises déclarent avoir déjà procédé à des restructurations et à des suppressions d’emplois.

« L'appel à une adaptation de l'actuel système d'enseignement est clair mais il faudrait idéalement que les entreprises, elles aussi, passent à l’action, souligne Koen De Leus. Les nouvelles technologies nécessitent de nouvelles aptitudes, y compris du personnel déjà en place. Plus de la moitié des entreprises en ont conscience et ont augmenté le budget de la formation les dernières années. La formation continue est considérée comme étant l'une des conditions sine qua non pour éviter de se retrouver au bord de la route avec les perdants dans ce contexte de 'guerre aux talents'. Cette proportion d'une entreprise sur deux doit augmenter dans les années à venir».

Qu’en est-il, à présent, de la concurrence effrénée dans ce monde digital ? Sommes-nous dans une économie des gagnants où les géants du digital vont s’attribuer la part du lion des bénéfices ?

Selon l’étude, 61% des entreprises pensent qu’avec la digitalisation, il est plus que nécessaire d’avoir une nouvelle législation anti-trust. Pour 30% d’entre-elles, il suffit d’un léger remaniement des législations actuelles. Certaines pensent également que les règles trop strictes du marché doivent, elles aussi, s’adapter d’urgence.

DIGITALISM

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