L’IA séduit une petite entreprise belge sur deux
Les petites entreprises belges, celles qui comptent jusqu’à 20 collaborateurs, sont en train de franchir un cap dans leur rapport à l’intelligence artificielle. Six petites entreprises belges sur 10 voient un potentiel positif dans l’usage de l’intelligence artificielle et une sur deux utilise des applications d’IA, une multiplication par quatre par rapport à 2024. Plus de 60% d’entre elles jugent que l’IA constitue une plus-value pour les institutions financières. C’est ce qui ressort d’une enquête de BNP Paribas Fortis menée auprès de 225 TPE/PME1.

Si une petite ou moyenne entreprise belge sur deux n’utilise pas encore les outils d’intelligence artificielle (IA), l’usage s’accélère puisque 50% de ces TPE/PME l’intègrent au moins mensuellement contre 13% lors de la précédente enquête l’an dernier. Cette forte augmentation d’une année à l’autre marque un tournant. Cette croissance est plus prononcée chez les entreprises avec plus d’un employé (40%) et par les structures orientées ‘B2B’ (45%), où l’IA devient un atout compétitif.
Des usages centrés sur l’efficacité
Les domaines d’application les plus fréquents confirment une logique pragmatique. Dans la pratique, les TPE/PME utilisent des outils IA pour rédiger des e-mails commerciaux, générer des posts sur les réseaux sociaux ou automatiser la facturation. Loin des investissements massifs, ces solutions accessibles transforment déjà le quotidien des indépendants et petites structures.
Mais si l’IA est avant tout perçue comme un levier d’efficacité et de rationalisation, elle commence aussi à s’imposer dans des fonctions plus stratégiques. En témoigne l’usage qui en est fait par les utilisateurs qui l’utilisent chaque mois : 62% exploitent l’IA pour optimiser les processus d’affaires, comme l’automatisation. Viennent ensuite le marketing et la communication (46%), l’innovation et le développement de produits (37%), le service client (31%) et l’analyse de données (28%). Ces applications démontrent des gains concrets en productivité et en anticipation des besoins clients, accessibles sans investissements majeurs.
L’enthousiasme domine chez les utilisateurs
Au-delà de l’usage, l’attitude des dirigeants de petites et moyennes entreprises évolue rapidement : 60% se disent positifs (12% très positifs, 47% plutôt positifs) envers l’IA. Un pourcentage atteignant 70% pour les entreprises avec plusieurs employés et 75% chez celles actives en B2B. La corrélation entre usage et perception est frappante : 96% des utilisateurs fréquents (au moins mensuels) affichent une attitude positive, contre seulement 32% parmi ceux qui n’utilisent jamais l’IA.
L’étude ne se limite pas aux pratiques internes : elle interroge aussi la perception des petites entreprises sur l’usage de l’IA par leur banque. Ici encore, les résultats sont révélateurs. Quarante-cinq pour cent des répondants se disent positifs à l’idée que leur banque recoure à l’IA. Les entreprises déjà ouvertes à l’IA dans leur propre activité sont encore plus favorables (62%).
Et lorsqu’on demande aux dirigeants dans quels domaines l’IA serait la plus appropriée pour leur banque, la réponse est claire : la priorité va à la sécurité. Sept entreprises sur 10 citent la prévention de la fraude comme premier champ d’application. Le marketing et la communication personnalisée arrivent en deuxième position (53%), suivis par le service client et le support (40%).
« Notre rôle du banquier est à la fois de démystifier ces technologies et d’accompagner les entreprises à maîtriser les outils d’IA pour stimuler leur efficacité et leur croissance, explique Bart Ballon, responsable du réseau d’agences Retail chez BNP Paribas Fortis. Chez Branch Network, nous exploitons les données et l'IA pour établir des prévisions avec une certaine probabilité, notamment pour identifier les clients qui pourraient rencontrer des difficultés à court terme ou ceux qui présentent des signes indiquant le lancement d'une activité indépendante. Sur la base de ces signaux, nous pouvons offrir des conseils proactifs et travailler en collaboration avec nos clients pour prévenir les problèmes potentiels ou pour les informer de manière plus efficace lors de la prise de décisions. Cette approche nous permet de personnaliser l'expérience client, en proposant des services plus ciblés et pertinents. »
1 L’enquête a été réalisée par téléphone du 13 au 23 octobre 2025 auprès de 225 entreprises comptant au maximum 20 équivalents temps plein, sur un échantillon pondéré (58 % Flandre, 31 % Wallonie, 11 % Bruxelles ; secteurs : 43 % services, 29 % commerce, 29 % industrie).


