Les Belges sont globalement pessimistes quant à l’avenir financier et économique, mais les jeunes sont nettement plus optimistes
La confiance dans l’économie belge et dans leur situation financière personnelle est particulièrement faible chez les Belges. Ils s’attendent en outre à ce que la vie devienne plus chère et à ce qu’ils puissent peu épargner l’année prochaine. Néanmoins, les jeunes sont plus optimistes à l’égard de l’économie belge que les générations plus âgées. C’est ce que révèle une enquête de Profacts achetée par BNP Paribas Fortis. Koen De Leus, économiste en chef de BNP Paribas Fortis, commente cette situation et place les choses dans un cadre économique plus large.

Du 26 novembre au 4 décembre 2024, Profacts a réalisé une enquête auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 Belges âgés de 16 à 85 ans. Il en ressort que les Belges s’attendent à ce que leurs dépenses augmentent dans les mois à venir. Pour les coûts énergétiques, c’est le cas de plus de la moitié (55%) de la population concernée. Pour les achats au supermarché (49%), la mobilité (39%) et les télécommunications (38%), les personnes interrogées indiquent également s’attendre à des hausses de prix.
Koen De Leus : « Les gens souffrent souvent d’une sorte de ’recency bias’ : ils projettent les événements du passé dans le futur. Les prix du gaz – et les tarifs de l’électricité souvent associés – sont aujourd’hui légèrement inférieurs à l’année dernière et plus de deux fois moins élevés qu’en 2022, l’année où la Russie a envahi l’Ukraine. Un hiver exceptionnellement froid peut faire augmenter les prix, mais les réserves de gaz européennes actuelles sont suffisantes pour passer un hiver normal sans pics énormes de prix. Nous nous attendons également à une baisse des prix du gaz à l’avenir. À partir de 2026, il y aura certainement plus de gaz sur le marché en raison de l’augmentation de la capacité de gaz, surtout aux États-Unis. C’est également une bonne nouvelle pour les entreprises européennes. Cela permettra de réduire considérablement la différence de prix du gaz par rapport aux États-Unis. »
Impact sur leur propre situation financière
Les éléments qui auront le plus d’impact sur la situation financière des Belges au cours de l’année à venir sont l’inflation élevée (81%), la crise énergétique (78%) et le résultat des élections en Belgique (76%).
C’est surtout dans le domaine des loisirs que les Belges vont changer leur comportement d’achat. Trois Belges sur dix dépenseront certainement moins pour les loisirs et le divertissement dans les prochains mois. Une proportion tout aussi importante des personnes interrogées dépensera moins pour les restaurants et l’horeca en général, et 26% réduiront le budget consacré aux voyages.
7 Belges sur 10 ne peuvent pas ou à peine épargner
Près d’un quart des Belges (23%) déclarent avoir des difficultés à payer leurs charges mensuelles. Par ailleurs, 47% des personnes interrogées affirment qu’elles ont juste assez pour finir le mois, mais qu’elles ne peuvent pas épargner ou investir. Seuls 3 Belges sur 10 peuvent épargner et/ou investir activement (24%) ou se consacrer au maintien ou à l’augmentation de leur patrimoine (6%) parce qu’ils ont atteint leurs objectifs financiers.
Ces 3 dernières années, 41% des Belges ont pu moins épargner. À peu près le même pourcentage (38%) s’attend à ce que cette tendance se poursuive l’année prochaine. En général, 31% ont vu leur situation financière se détériorer au cours des 3 dernières années. Environ la moitié des Belges déclarent que leur situation financière est restée la même (53%) et 59% s’attendent à ce qu’elle ne change pas durant les 12 prochains mois.
Il ressort d’ailleurs de l’enquête que de nombreux Belges ont reporté certaines dépenses au cours des 3 dernières années, et ce tant pour des montants inférieurs (40%) que supérieurs (41%) à 15.000 euros. Seul un quart des répondants dépenseront plus de 15.000 euros l’année prochaine (23%).
Les jeunes plus positifs que les plus de 55 ans
Pas moins de 7 personnes interrogées sur 10 ont une perception négative de la situation actuelle de l’économie belge. Seuls 13% s’attendent à une amélioration l’année prochaine et 43% à un statu quo. Enfin, 44% des Belges voient la situation de l’économie belge se détériorer au cours des 12 prochains mois.
Pour les jeunes, les perspectives sont plus prometteuses. Plus de la moitié (53%) des 16-24 ans ont une image positive de l’économie belge, contrairement aux plus de 55 ans dont 81% ont une vision négative.
Koen De Leus : « Le monde est confronté à plusieurs chocs ces dernières années, tels que la déglobalisation et le réchauffement climatique. C'est typique d'un quatrième tournant : environ 20 années difficiles dans un cycle de 80 ans. Ce n'est pas une coïncidence s'il s'agit également de la durée de vie moyenne d'une personne. La génération qui a connu le précédent quatrième tournant de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale disparaît lentement. De ce fait, les institutions stabilisatrices qu'ils ont mises en place à l'époque sont de plus en plus remises en question, comme l'OTAN, l'Organisation mondiale du commerce, le FMI ou la Banque mondiale. Ils sont tous sous le feu des critiques. Ce « quatrième tournant » est ensuite renforcé par des tendances qui accroissent les troubles, telles que l'évolution vers la démondialisation, le réchauffement climatique, le vieillissement de la population et le taux d'endettement très élevé des gouvernements occidentaux. Nous nous retrouverons donc dans une nouvelle économie mondiale, avec des forces sous-jacentes qui sont plus inflationnistes et poussent les taux d'intérêt structurellement à la hausse plutôt qu'à la baisse à long terme. Par exemple, nous pensons que la tendance à la baisse des taux d'intérêt aux États-Unis est sur le point de se terminer."
BNP Paribas Fortis accompagne ses clients
En tant que partenaire financier de confiance, BNP Paribas Fortis accompagne ses clients dans toutes les phases importantes de leur vie. La banque le fait notamment en donnant des conseils d’experts, en face à face ou à distance, et en proposant des services qui répondent à leurs préoccupations financières.
Il y a par exemple l’outil de gestion budgétaire gratuit dans Easy Banking App, qui permet aux clients de BNP Paribas Fortis de ventiler leurs revenus et leurs dépenses en catégories. Plus d’un demi-million de clients utilisent aujourd’hui cet outil qui leur permet notamment de recevoir une alerte quand ils dépassent un montant maximum qu’ils ont choisi pour une certaine catégorie de dépenses. Les jeunes de 12 à 24 ans utilisent l’outil au moins une fois par mois. En juin 2024, la banque a encore amélioré ce système avec le lancement de l’outil de planification budgétaire, qui a déjà séduit près de 90.000 utilisateurs.
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